Chemin faisant après une dure journée de labeur, je discutais avec une collègue. Commentant sur l’incontournable série « Community », elle en vint à me demander d’où venait mon pseudonyme. Comme il est vrai que tout le monde ne connaît pas forcément Groucho Marx, ou les Marx Brothers, j’ai donc pris la décision de vous parler de mon amour pour ces comiques des temps passés et pour leur cinéma absurde et burlesque.

Souvent représentés comme un trio, les Marx brothers formaient initialement un quatuor comique. D’abord avec leur frère aîné Gummo (Milton Marx), qui a été ensuite remplacé par leur frère Zeppo (Herbert Manfred Marx) dans leurs premiers films. Le cœur de la troupe se concentrant autour de Chico (Leonard Marx), Harpo (Adolph Marx) et Groucho (Julius Henry Marx). Dès 1905, la carrière des Marx Brothers débute au théâtre et de façon familiale (leurs premiers pas se font notamment accompagnés de leur mère et de leur tante). La troupe se compose alors de Chico, Harpo, Groucho et Gummo. Lorsque leurs sketchs vont commencer à rencontrer un certains succès et être adaptés pour le grand écran dans les années 19020-1930, Gummo sera remplacé par Zeppo. Un Marx et ça repart !

L’univers des Marx Brothers tourne autour de grandes caractéristiques propres à leurs personnages. Groucho est le volubile à lunettes, aux moustaches et aux sourcils dessinés en noir, fumant cigares sur cigares tout en se déplaçant avec une démarche bien particulière. Chico est le personnage au chapeau et à l’accent italien. Harpo est coiffé d’une perruque. Muet et très burlesque, il ne s’exprime que par gestes et klaxons. Quant à Zeppo, il a un rôle moins comique, jouant les romantiques naïfs.

Harpo, Zeppo, Chico et Groucho dans « Monkey Business »

Leurs films sont célèbres pour leur caractère critique envers les aspects de la société américaine et des mœurs de cette époque. Ainsi « Plumes de cheval » dresse un portrait particulier des universités américaines et « Soupe de canard » parodie les guerres et les procédés qui les déclenchent.

Entre scènes de courses poursuites, chansons, solo de harpe (par Harpo, évidemment) ou de piano (par Chico), jeux absurdes d’échanges de chapeaux, le découpage des films varie peu. On se laisse cependant porter par l’énergie farfelue de ce quatuor au fil de leurs aventures. Suite à « Soupe de canard » en 1933, Zeppo quitte la troupe et les trois frères continueront d’enchaîner des représentations sur scène et les films jusque dans les années 50.

Si les carrières d’Harpo et Chico sont restées peu connues, Groucho a su rester  en contact avec le grand public au travers d’émissions radios et télévisées qu’il animait.

Pourquoi j’aime les Marx Brothers ?

Même si l’aspect burlesque de leurs films a su me plaire, c’est surtout l’énergie qui s’en dégage qui a su me donner envie de les voir et les revoir. Ils s’inspirent de l’héritage de Chaplin et Keaton mais y apportent une dimension absurde par des mimiques et des dialogues délirants. Contrairement à leurs prédécesseurs, leurs histoires ne se basent pas sur des personnages malheureux. On ne mange pas de chaussures au dîner mais on chante volontiers dans des tonneaux vides. Si Chaplin joue parfois sur la poésie avec des personnages naïfs et Keaton sur la mélancolie, les Marx brothers, eux, sont  irrévérencieux et roublards. Ne se laissant pas soumettre aux conventions sociales, ils sèment une joyeuse pagaille partout où ils passent. L’autorité est tournée à la dérision et les personnages la représentant finissent humiliés ou dans l’incapacité de punir. Quant aux bourgeois bien pensants, ils sont ridiculisés, particulièrement par les réflexions piquantes de Groucho ou Chico.

N’étant pas une experte sur le sujet, je vous invite à en apprendre plus au travers quelques adresses utiles (à la fiabilité discutable cependant) et à profiter de cet extrait de « Soupe de canard » où Harpo revêt la même tenue que Groucho et se fait passer pour son reflet dans un miroir.

Marx brother.org

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Scène du miroir