« Un chef d’oeuvre digne de « 2001 : l’odyssée de l’espace » », voici l’une des expressions élogieuses que j’ai entendues sur « Gravity ». Des semaines avant sa sortie française, je voyais déjà défiler les articles encensant la performance de Sandra Bullock et George Clooney. J’ai donc testé ce film de science-fiction déjà classé parmi les plus grands succès du genre pour me faire ma propre idée.

Une affiche à tomber

Avant tout, un résumé s’impose.

Alors que le Docteur Ryan Stone et l’équipe d’astronautes qui l’accompagne sont en mission pour réparer une antenne de télécommunication à quelques centaines de kilomètres de la surface de la terre, le gouvernement russe décide de faire exploser l’un de ces vieux satellites. L’explosion prend une plus grande ampleur que prévue et déclenche une réaction en chaîne entraînant tous les débris en orbite autour de la Terre. Ces derniers viennent percuter la petite équipe en pleine virée dans l’espace emportant le Docteur Stone loin de son équipage et la laissant à la dérive dans l’immensité de l’espace.

J’aime beaucoup critiquer, trouver les petits détails qui font mal mais je vous avoue que je suis très emballée par ce que j’ai vu. N’étant pas spécialiste de l’espace, je ne m’attarderai pas sur l’aspect scientifique ou la plausibilité de ce qui arrive, je vous laisse consulter les blogs professionnels pour cela. Ce que je peux vous dire, en revanche, c’est que l’histoire est prenante. On ressent bien l’angoisse du vide, la menace des débris qui reviennent régulièrement sur la pauvre protagoniste, et surtout le silence. Le silence oppressant, dérangeant, qui implique que si l’héroïne meurt, elle sera seule.

Mon principal reproche se portera sur l’enchaînement de l’action qui se tient bien jusqu’aux dix dernières minutes. Il me semble que le dernier coup du sort contre le Docteur Stone me paraît un peu poussé et injustifié, mais qu’à cela ne tienne, Alfonson Cuaròn a le talent de le faire passer plutôt discrètement. Sa réalisation est fluide, malgré les moments virevoltants en apesanteur, alternant élégamment entre scènes d’action et contemplation. Les effets sont extrêmement bien faits, on pourrait vraiment croire que George Clooney et Sandra Bullock ont été faire un tour de manège dans l’ionosphère.

Sandra Bullock

Le Docteur Stone (Sandra Bullock) à bord de l’ISS

Le jeu des acteurs mérite les louanges que j’ai pu croiser sur le net.  Le film nous montre uniquement le point de vue du Docteur Stone, faisant porter une bonne partie de l’immersion sur les épaules de Sandra Bullock. Loin de ses rôles de « Speed » ou « Miss Détective », l’actrice nous montre une nouvelle facette de son talent. Certes, elle est encore promenée d’une situation dangereuse à une autre mais ses réactions nuancées nous tiennent en haleine du début à la fin.
Je serai un peu plus modérée sur le rôle de George Clooney qui semble un peu trop taillé sur mesure. Il incarne parfaitement le scientifique calme, voire désinvolte face au danger. Cependant, il me semble l’avoir déjà vu mille fois dans le rôle de l’homme rassurant, un brin séducteur et boute-en-train (mais peut-être ai-je trop regardé « Urgences »).

Quant à la 3D, je ne peux malheureusement pas la juger pour avoir vu le film en version traditionnelle*. D’après les détails de premier plan, la composition des images et quelques échos de cinéphiles de ma connaissance, je ne doute pas que le résultat soit époustouflant et que les scènes en dehors des stations spatiales aient une profondeur extraordinaire.

Je n’irai pas jusqu’à comparer « Gravity » avec « 2001 », même si j’ai apprécié les clins d’œil qui lui sont faits. Il n’en reste pas moins que c’est un très bon film pour les amateurs de science-fiction et de situations désespérées.

*Pour l’anecdote, je ne peux pas voir la 3D et trouver un cinéma diffusant une version traditionnelle du film n’a pas été une mince affaire.