On m’a longtemps parlé de « Battlestar Galactica » sans que je n’ose regarder. Les opinions étaient souvent enthousiastes, quoique contrebalancées par la mise en garde régulière et insistante sur le fait que cette série n’est pas drôle. Je suis restée sans en voir un épisode pendant de nombreux mois, avec un sentiment mitigé, oscillant entre l’appréhension et la curiosité. Puis finalement, un jour d’hiver sans série à rattraper, mon colocataire m’a montré le film d’introduction… Je peux désormais le clamer haut et fort : si t’es fan de SF et que t’as pas vu Galactica, t’as raté ta vie ! (ou tu manques juste une excellente série…)

Des humains, des cylons, une cène de tous les jours à bord du Battlestar Galactica

Des humains, des cylons, une cène de tous les jours à bord du Battlestar Galactica

Pour vous situer le pitch, le Battlestar Galactica est un vaisseau de guerre qui a servi lors de la guerre contre les Cylons, des robots conçus par les humains qui se sont révoltés. Après quelques décennies sans nouvelles de ces créatures au design de grille-pain high tech, la vie a repris son cours sur Caprica, Picon, Taurus et les autres colonies humaines. Alors que rien ne permet de l’anticiper, les Cylons reviennent pour détruire toutes  les forces armées et anéantir l’espèce humaine.  Sous le commandement du Major Adama, l’équipe du Galactica doit alors mener les quelques vaisseaux épargnés hors de portée des Cylons et vers une terre propice à la reconstruction de la civilisation. Dans cette exode, ils vont devoir affronter des dangers bien plus fourbes que les vaisseaux ennemis : révolte des civils à bords de la flotte, conflits religieux ou politiques, et surtout infiltration d’espions et de cylons aux formes humaines dans la population.

Allons droit au but : c’est une très bonne série. L’histoire est prenante, bien construite tant au niveau du scénario que sur la profondeur des personnages, et nous transporte au fil des épisodes sans que l’on ne s’en rende compte.
Comme on me l’avait annoncé, clairement on est pas là pour rire. Stratégie, combats, terrorisme, doute permanent sur la loyauté de chacun, cette série est un questionnement permanent sur ce qu’un gouvernement peut faire en temps de crise pour protéger ce qu’il reste de son peuple, les sacrifices à envisager pour la survie du plus grand nombre et les questions éthiques par rapport aux prisonniers de guerre ou aux libertés fondamentales de la population. Battlestar Galactica allie avec succès tous les aspects d’un film de guerre à l’anticipation de la science-fiction.

Adama, President Roslin et Gaius Baltar, trois des personnages principaux de la série

Major Adama, President Roslin et Gaius Baltar, trois des personnages principaux de la série

L’ensemble est bien ficelé : on s’attache suffisamment aux personnages pour ressentir les liens qui les unissent et vibrer aux rythmes de leurs angoisses et trahisons, les combats sont bien appréhendés pour permettre de visualiser la situation, on s’interroge sur l’identité des Cylons dissimulés et sur le sort qui attend ces derniers humains. On ressent que l’univers a été réfléchi, même si quelques points restent en suspens et un peu durs à croire. Les différences de culture ou de pensée sont bien exploitées pour justifier les tensions et les dilemmes que rencontrent les personnages. La religion, par exemple, est une part importante de l’histoire : les Cylons ont la leur (ils agissent en suivant les commandements de leur dieu) et les différents peuples humains ont leur variantes aussi, ce qui est évidemment source de conflits. Peut-être que l’on pourrait considérer que ce côté mystique est parfois un peu trop présent mais il apporte, à mon sens, une vraie sensibilisation à des problématiques actuelles et universelles.

Je crois que je pourrais écrire longtemps en essayant de souligner toute la symbolique de cette série mais ce ne serait pas facile sans ‘spoiler’ des éléments essentiels du scénario. Je ne peux que vous la conseiller fortement si vous aimez réfléchir sur les sujets abordés. Pour ma part, il me reste encore une saison et deux films à regarder, je m’en délecte d’avance.