Cela faisait un bout de temps que je n’avais pas vu un petit film second degré. Avec une thématique de zombis et son casting de rêve, « The dead don’t die » de Jim Jarmusch s’est vite retrouvé sur ma liste des choses à voir.

Le résumé est très simple : dans la bourgade tranquille de Centerville, deux policiers sont confrontés à une invasion zombie.

Le film annonce vite la couleur. Jim Jarmusch n’a pas de temps à perdre en fioritures ni en suspens. Après avoir fait un tour des lieux emblématiques de l’intrigue en plein jour et fait dire un certain nombre de fois à Adam Driver que tout cela se terminera mal, l’invasion débute.

Fuyez dès maintenant si vous ne voulez pas de spoils.

 

Je suis très fan des comédies qui mettent à mal les constructions cinématographiques. J’ai dû voir tous les Mel Brooks, les « Y a-t-il un pilote dans l’avion ? », sans parler de ma passion pour les Monty Python. Malgré cela, je n’ai pas compris ce qu’il fallait voir dans ce film.

C’est un medley de concepts prometteurs porté par un casting extraordinaire, pourtant le résultat est plutôt insipide.

Tous les personnages avaient un potentiel charismatique époustouflant : Adam Driver et Bill Murray en officiers blasés, Chloë Sevigny en policière hypersensible, Carol Kane en zombie alcoolique, Selena Gomez en teenager égarée, Steve Buscemi en fermier grincheux et Iggy Pop en zombi motard ! Je ne peux pas m’empêcher de penser qu’on frôlait le génie à faire porter le rôle d’une croque-mort gothique tout droit sortie d’un film de kung-fu à Tilda Swinton !

On retrouve tous les codes de la comédie décalée : la chute régulière du 4e mur, les références au fait d’avoir eu le scénario, l’arrivée inopinée d’une soucoupe volante de série B… Et pourtant cela ne prend pas. Les gags sont visibles à 10 kilomètres, l’humour de répétition tombe à plat, les clins d’œil et références sont trop appuyés.

Avec ses situations caricaturales à l’envi, il semblerait bien que le film veuille se faire passer pour un nanar. C’est pourtant le propre du nanar de ne pas vouloir en être un (sauf la série des « Sharknados » peut-être) et « The dead don’t die » n’en paraît que plus creux.

Clairement, le point faible de ce film est qu’il n’apporte rien. Sa morale est exactement la même qu’un « Zombie » de Romero et son style copie pâlement celui de nombreux autres classiques du genre sans réussir à les atteindre.

Quelques scènes peuvent faire vaguement sourire quand on est bon public mais ne suffisent pas à le sauver du vide intersidéral dans lequel il baigne. Et si vous veniez à être déçu·e·s en sortant des salles obscures, le message était pourtant clair dès le départ : « This is definitely going to end badly. »