Texte unique – 7 minutes

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On est pas des mouches – le calcaire, c’est rigolo – 1 seconde à l’échelle géologique – le plus grand pilier de bar de tout l’Everest

J’étais plantée sur ma paroi. Les doigts crispés sur les interstices, le gainage le plus efficace qui soit. Le plus essentiel aussi. Juste en dessous, une entaille dans la pierre laissait un beau passage dans le précipice de 250 mètres.  Si je lâchais, il n’y avait que ma petite corde pour me retenir. Les pitons avaient presque tous cédés, glissant dans la roche calcaire. Une partie de plaisir cette escapade… On m’avait vendu une interview en or : le plus vieux sherpa de la région. Le plus grand pilier de bar de tout l’Everest, oui. Il tenait à peine debout, le traducteur luttait pour comprendre son charabia et malgré tout, il avait réussi à nous embarquer dans cette session d’escalade improbable. Quand on est moitié homme, moitié chamois, c’est facile de grimper aussi vite mais moi, ma plus grande expérience, c’était d’avoir mis des Louboutins une journée entière. On est encore loin de l’Everest en courant ou même d’avoir la capacité de s’accrocher à un mur sans tomber.

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Crédit photo : Tommy Lisbin sur unsplash