BonkPbk-sm

Grande lectrice de Science-fiction et Fantasy, j’ai délaissé mes Saint George R.R. Martin et Divine Robin Hobb pour une étude pour le moins éloignée des mes thèmes habituels. Il s’agit de « Bonk », une étude sur la science du sexe par la journaliste Mary Roach. Connue pour ses ouvrages précédents traitant des cadavres ou encore de la vie après la mort*, elle s’intéresse ici aux mécanismes de la sexualité, aux scientifiques qui ont permis de les découvrir et à ceux qui s’y consacrent toujours.

Ainsi parlons cul mais parlons bien. Citant un extrait d’ « Annie Hall » mettant en scène le malaise que peut créer des détails trop personnels sur le sexe, Mary Roach part du principe que son livre doit pouvoir être lu par tous sans gêne, y compris par ses belles-filles. Elle met donc sa plume exquise à contribution en abordant avec humour les différents sujets que lui amènent ses recherches. Décrivant avec autant de simplicité ses sujets que la réaction de ses interlocuteurs, elle transmet une énergie qui attise la curiosité au fil des pages.

Dame Panda peut témoigner : "Il est mignon mais il est un tout petit peu con".

Dame Panda peut témoigner : « Il est mignon mais il est un tout petit peu con ».

Si j’ai commencé à lire cette étude avec un air un peu potache**, très vite je me suis laissée emporter par la complexité du sujet et les nombreuses implications sociologiques qu’elle évoque. De la difficulté par les scientifiques du sexe d’être pris au sérieux par leurs pairs à la vie privée peu satisfaisante des pandas, en passant par les études dérangeantes de Masters et Johnson, l’auteur passe en revue de nombreux aspects de la recherche en matière de sexualité en gardant une force de narration qui fait souvent défaut dans ce type d’ouvrage.

Ce qui est particulièrement agréable dans ce livre, c’est la manière dont Mary Roach intégre le lecteur dans ses démarches en retranscrivant les anecdotes qu’elle a pu vivre en le rédigeant, comme la façon dont elle a dû convaincre son mari de participer à une expérience pour interviewer une équipe en particulier ou encore les échanges riches en métaphores qu’elle a pu avoir avec un chirurgien chinois spécialisé dans la réparation des fonctions érectiles.

Pour résumer et mettre fin à cette accumulation de mots-clés risquant d’attirer des recherches Google un peu douteuses, je dirais que c’est un moment de lecture instructif et amusant comme j’aimerais en vivre plus.

* « Stiff : the curious lives of human cadavers » et « Spook – Science Tackles the Afterlife »

**Il se pourrait que la phrase : « Hé, vas-y, on va apprendre des trucs cochons, hein ! » ait été prononcée avec une certaine portée prophétique puisque le chapitre sur les techniques de reproduction des porcs était assez passionnant.