Partir un temps loin de tout, laisser derrière soi les bruits de la ville et des médias, beaucoup d’entre nous en rêvent. Surtout en cette période qui devrait être synonyme de vacances. À défaut de pouvoir vous offrir un voyage dans une contrée perdue, je vous recommande de lire “Dans les forêts de Sibérie” de Sylvain Tesson.
Lors d’une visite sur les bords du Baïkal, cet immense lac de Sibérie, il s’est promis de venir y vivre quelques mois seul avant ses quarante ans, ce qu’il a donc fait entre février et juillet 2010. Ce livre est le journal qu’il a tenu durant cette période.
À l’abri des stimuli du monde moderne, on pourrait imaginer que l’esprit dépérit. Pourtant l’auteur, niché dans sa baie au creux des arbres, va reprendre possession de son temps et vivre au rythme de la nature. Alternant entre journées de randonnée dans les montagnes environnantes, visites aux voisins se situant à quelques dizaines de kilomètres et repos au son du vent et des craquement du lac gelé, il partage les plaisirs simples de la contemplation et des liens sociaux sans artifices. Il se nourrit de ce qui l’entoure pour nourrir ses réflexions.
Fuir le monde, c’est se plonger dans l’intime. Seul avec ses pensées, il retranscrit ses émotions, ainsi que les grandes et petites révélations de son quotidien.
Cette retraite est porteuse d’une sérénité étonnante. On prend plaisir à accompagner l’auteur dans ses balades comme dans ses innombrables verres de vodka. Il nous transmet non seulement cette fascination de l’ermitage mais aussi son amour de la pensée à travers des aphorismes et des formulations très poétiques. La neige, l’isolement, le froid deviennent beaux sous ses tournures élégantes.
Très vite mon exemplaire s’est orné d’une forêt de marques-pages pour faire honneur à cette sublime écriture. Je garde précieusement certains passages à portée de main, histoire de puiser facilement une grande bouffée d’inspiration de cette narration et des idées qu’elle véhicule.
Incontestablement, cet ouvrage a toute sa place dans les lectures incontournables de cet été et contribue à réduire l’anxiété ambiante dans laquelle nous baignons tous. Il est un petit moment de solitude apaisant à ne pas négliger.
Saint Epondyle
Content que ça t’ai plu. 🙂