Amoureuse des livres, des bons mots et surtout de l’odeur du papier, j’avais un œil critique sur les liseuses. Je n’appréciais pas l’idée de lire sur un écran, assimilant cette lecture à celle qu’on peut avoir sur un ordinateur, et j’y voyais la fin annoncée du livre comme je l’aime tant. A force de voir des connaissances céder à l’appel numérique, j’ai fini par accepter l’existence de ces tablettes et je me suis même intéressée un peu.
Le déclic est arrivé le jour où, ayant oublié mon livre du moment chez moi, mon futur colocataire de l’époque m’a prêté sa liseuse pour pouvoir profiter des joies d’un livre qu’il n’avait pas dans sa bibliothèque. En moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, je suis tombée sous le charme de sa Kobo Glo. Depuis, j’ai succombé aux attraits de la liseuse de chez la FNAC.
Alors, certes tourner les pages d’une liseuse n’est pas aussi sensuel que tourner celle d’un vrai livre mais il faut bien reconnaître des avantages que ne présentent pas nos chères « boîtes qui se fendent comme des huîtres »*.
Vous vous souvenez la dernière fois que vous avez ouvert un livre de Proust, confiants en votre capacité à suivre ses phrases aux mille virgules ? Vous vous souvenez de ce moment où la page noircie de lignes minuscules et sans marges vous a sauté aux yeux et que vous vous êtes dit : « Oui, finalement, je vais peut-être attendre que France 2 l’adapte en téléfilm.. » ? Désormais, vous pouvez choisir la taille des caractères, l’interlignage et les marges de vos romans et foncer tête baissée vers les grands classiques de la littérature dont la mise en page vous a toujours effrayé. Si vos yeux, fatigués par une longue journée de travail sur ordinateur, ne distinguent plus les mots, vous pouvez changer la typographie pour la rendre plus agréable ou plus grande.
Un autre gros avantage pour ce support, c’est la facilité d’emmener partout une quantité de livre qui vous serait impossible d’emporter normalement. Bien qu’il me soit arrivé de trimbaler dans mon sac à main deux ou trois livres parfois, jamais je n’aurais songé pouvoir choisir ma lecture du trajet matinal parmi une dizaine d’ouvrages qui m’accompagnent où que j’aille. En plus d’être léger, la liseuse offre une discrétion sur le contenu de votre lecture et vous évite de rougir si votre regard croise celui d’une personne qui s’attarde sur la couverture de votre livre. Oui, tout le monde n’assume pas son « Fifty shades of grey » ou son dernier Twilight…
Parmi toutes les liseuses du marché, j’ai opté pour la Kobo Glo de la FNAC, pour son rétro-éclairage très agréable quand, comme moi, on aime lire le soir et que la lueur d’une ampoule paraît toujours trop faible pour décrypter les mots. Mais ce qui m’a particulièrement séduite c’est sa fonction dictionnaire. D’une petite pression du doigt, une fenêtre apparaît pour donner la définition ou la traduction du mot sélectionné. Je crois que c’est surtout cela qui m’a poussé à l’achat, surtout qu’il me restait trois tomes de « A song of ice and fire » à lire en anglais. Le pendant négatif de ce point c’est que la liseuse est tactile et qu’il est facile de changer de page en voulant retirer une poussière de l’écran ou en faisant tomber une mèche de cheveux dessus involontairement (oui, j’aime lire près de mon sujet).
Maintenant que j’ai présenté la plupart des avantages, je sors la tronçonneuse et j’y vais. Oui, la liseuse c’est bien pratique pour tous les points cités avant mais le livre, lui, ne tombe en rade de batterie sans prévenir.
Normalement, un niveau de batterie est indiqué en haut de la page et permet au lecteur d’anticiper sur la nécessité de recharger l’animal. Normalement, on peut profiter de sa liseuse pendant plusieurs semaines sans avoir à s’inquiéter du niveau de remplissage de ce fameux pictogramme en forme de pile. Pas de chance, c’est un bug connu sur ce modèle : la batterie ne fonctionne pas correctement. J’ai dû recharger ma liseuse toute les semaines pendant presque un mois. Ce défaut faisait que je ne pouvais l’utiliser (de façon modérée) que trois-quatre jours d’affilés avant de découvrir mon écran noir, m’indiquant la nécessité de la recharger. A force de crise de nerfs les matins où je découvrais cette impossibilité de lire et l’absence de signes avant-coureurs m’incitant à recharger, j’ai fini par rapporter le produit au SAV de la FNAC où la chargée de clientèle me l’a échangé avec une gentillesse que je ne connaissais pas à ce service.
Alors, certes, je ne rencontre plus le souci mais il reste quelques fantaisies étonnantes, comme ce bug qui réduit le temps de veille de moitié quand on allume la Kobo et qui, sans crier gare, remet la liseuse en veille si on a pas tourné une page dans le temps escompté. Aucune correction prévue de ce problème à l’horizon. J’en ai parlé au SAV et sur le site d’aide sur la Kobo, personne n’a compris de quoi il s’agissait (et mon mail d’aide était aussi approximatif sur le sujet de la réponse que sur son niveau de français)… Bref, je n’ai pas entendu des propriétaires de liseuse d’autres marques se plaindre, c’est pour cela que je ne vous conseille pas forcément de choisir Kobo.
Pour conclure, je ne saurais que recommander de passer au format numérique, ne serait-ce que pour vous soulager du poids que peuvent faire certains ouvrages à force de les emmener partout. Personnellement, mon envie de lire plus, de façon plus régulière s’est accrue avec cet achat et je continue d’acheter des livres physiques, pour le plaisir de les feuilleter quand je suis confortablement installée chez moi, sans qu’ils n’aient été écornés par trop de voyages dans mon sac à main. Si vous décidez de succomber à l’attrait de la Kobo malgré mes avertissements, soyez prêts à aller faire un tour au SAV dans le mois qui suit et, si vous allez à celui de Haussmann St Lazare, faites un bisou à la conseillère de ma part, elle est sympa !
* »Les mots » de Jean-Paul Sartre
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