Certaines séries attirent tout de suite votre attention par leur aura, leurs acteurs ou leur bande-annonce extraordinaire. « The 100 » n’en fait pas partie. À vrai dire, j’ignorais entièrement son existence jusqu’à ce qu’une amie aux conseils avisés me la recommande. Par curiosité, je me suis laissée tenter par un épisode ou deux et, finalement, il ne m’aura pas fallu longtemps pour dévorer les deux premières saisons.
Fuyant l’atmosphère irradiée de la Terre, ce qui reste de l’humanité s’est réfugiée à bord de l’Arche, station orbitale de fortune. Presque 100 ans plus tard, alors que les systèmes de survie faiblissent dangereusement, le conseil de l’Arche décide d’envoyer ses détenus sur Terre pour vérifier si l’atmosphère est redevenue viable. Les adultes étant systématiquement éliminés à la moindre effraction, la prison est donc remplie des seuls prisonniers possibles : 100 adolescents. À leur atterrissage, deux surprises les attendent : l’air est respirable et ils ne sont pas seuls.
Sous ses allures de série pour ados, « The 100 » est une bonne série qui mérite de s’arrêter un peu devant son écran. Parlant de survie dans un monde post-apocalyptique, elle séduit par ses rebondissements et, en dépit des premières apparences, par la maturité de ses personnages. Il est vrai que l’histoire se concentrant sur des adolescents et impliquant un triangle amoureux, on aurait pu avoir à faire à un « Twilight » post-apo, ponctué d’humains brillant sous l’effet des radiations. Heureusement, pas besoin d’attendre le troisième mort pour comprendre que le ton sera bien différent.
On pardonnera à la série ses passages scientifico-techniques à la crédibilité un peu limite tant on se laisse facilement happer par l’histoire. Trahisons, sacrifices, terroristes et complots, que ce soit pour les jeunes sur Terre ou pour les habitants de l’Arche, la survie met les héros face à des choix difficiles et des gestions de crise angoissantes. Certaines situations désespérées ne sont d’ailleurs pas sans rappeler « Battlestar Galactica » par la radicalité de leurs solutions. Il faut dire que la présence d’acteurs en commun aux deux séries (Alessandro Juliani ou Kate Vernon notamment) vient bien enfoncer le clou sur cette impression.
En plus du scénario haletant, il faut admettre que l’évolution apportée aux personnages au cours des saisons suscite beaucoup d’intérêt.
Clarke, l’héroïne principale, est un leader intelligent, sensible, qui va devoir mettre en place des stratégies de plus en plus audacieuses pour affronter ces adversaires, ce qui la poussera à douter sur les conséquences de ses actions. De quoi donner un bon coup de pied au postérieur du cliché de la blonde en détresse.
D’une bande de délinquants désordonnée, on passe progressivement à la création d’un clan prêt à tout pour survivre où tous les personnages sont sur un pied d’égalité. Loin des stéréotypes habituels, les filles sont des personnages forts, sans souffrir du syndrome du « garçon manqué », et ont toutes la capacité de rivaliser avec leurs interlocuteurs masculins. Même le personnage nunuche d’Octavia, la jolie brune que l’on voit en maillot de bain au premier épisode, abandonne peu à peu sa chasse aux papillons fluorescents pour des objectifs beaucoup plus badass et le comportement qui va avec. Autant vous dire que ce fond féministe fait un bien fou !
La troisième saison est prévue pour 2016. Une impatiente attente qui donne envie de reprendre en cœur cette prière souvent répétée dans la série : « May we meet again. »
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