Pauvre de nous, public français, qui passons à côté de petites perles sortant du lot des grosses productions télévisuelles et n’arrivant jamais jusqu’à nous (ou seulement en seconde partie de soirée sous un titre des moins glamours, assurant ainsi leur « flop »).
« Community » fait partie de ces séries géniales qui n’arriveront sans doute jamais sur nos petits écrans franchouillards. Si vous aimez les références au cinéma, à l’univers « geek » et les bons délires, elle saura vous séduire.
Le pitch est relativement simple : parce que son diplôme d’avocat est canadien et n’a pas de valeur aux Etats-Unis, Jeff Winger, beau gosse, beau parleur et prétentieux, doit reprendre les études pour retrouver son train de vie de flambeur. Il s’inscrit donc dans le Community College de Greendale, une université de seconde zone où viennent se côtoyer jeunes étudiants, mères aux foyers et retraités de tous bords. Dans le but de séduire Britta, étudiante de son cours d’espagnol débutant, il prétend mettre en place un groupe de soutien d’espagnol. Pas de chance pour lui, d’autres élèves s’incrustent dans ce groupe. Dès lors, la série va tourner autour de cette petite communauté hétéroclite et le personnage de Jeff, très central dans la saison 1, va perdre de son importance pour donner la part belle à chacun des membres selon les épisodes.
Contrairement à d’autres séries qui tournent autour d’un groupe d’amis (« Friends », « How I met your mother »), celle-ci puise sa force dans la diversité des personnages :
– Jeff, superficiel et séducteur.
– Britta, engagée politiquement, féministe, un peu hippie.
– Abed, atteint du syndrome d’asperger, toujours en train de citer une série ou un film.
– Troy, ancien quaterback de son lycée, qui va rapidement s’allier avec Abed pour former un duo délirant.
– Annie, studieuse, un peu coincée en début de série, qui se dévergonde au fur et à mesure.
– Shirley, mère de famille fraîchement divorcée, très croyante.
– Pierce, ancien chef d’une entreprise multinationale de lingettes nettoyantes, raciste, homophobe et égocentrique.
En même temps, elle foisonne de personnages secondaires qui vont prendre plus ou moins d’importance selon les épisodes mais suffisamment marquants et attachants pour que chaque apparition soit remarquable.
Bien que le premier épisode soit un peu mou, la série prend son envol très rapidement en se positionnant sur la parodie de films célèbres, ainsi la première saison se termine sur une partie de Paint Ball géante à la façon film de survie. Cette avancée dans la parodie se fait graduellement et les scénarios se font plus décalés au fur et à mesure, permettant de passer par tous les genres, du film d’animation au film de science-fiction (sans oublier des clins d’œil à Doctor Who).
D’un point de vue plus personnel, je tiens à souligner le caractère exceptionnel de cette série qui a su me faire regarder quelques épisodes musicaux sans broncher alors que je nourris une haine profonde pour les comédies musicales (oui, même « Doctor Horrible’s sing along blog »).
Victime de son manque d’audience aux Etats-Unis, la série, diffusée depuis 2009 sur NBC, s’est vu suspendue en décembre dernier, au grand dam de tous les fans qui ont eu la chance d’accrocher à la série sur le net. Bien que la chaîne ait annoncé que les épisodes restants seraient diffusés au printemps, son avenir reste incertain.
En attendant, vous pouvez toujours profiter de la forte interactivité liée à ce programme, grâce à la complicité des acteurs qui n’hésitent à jouer leur rôle pour le buzz, sur le faux site de l’université de Greendale (en anglais) et sur la page officielle de la série (en anglais et certaines vidéos ne sont pas visibles depuis la France).
Edit du 11/03/12 : Réjouissons-nous et rallumons notre poste de télé américain, NBC a annoncé la reprise de la série pour le 15 mars 2012.
Edit du 22/09/2014 : Réjouissons-nous puisque la série a repris depuis un bon moment maintenant, récupéré son scénariste principal et ses fans en délire.
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