world-war-zLe zombie grignote gentiment son statut de sous-culture pour accéder à celui de culture à part entière ces dernières années. Entre le succès de « The Walking Dead », les films de Romero ou encore les zombies walks organisées un peu partout dans le monde, le mort-vivant amateur de cervelle fraîche prend des proportions de plus en plus importantes. Sans pour autant s’attendre à la création d’un ministère de la culture zombie, nous autres fans de ces monstres, préparons la prochaine et inévitable invasion en potassant livres, comics, films et séries pour peaufiner nos techniques de survie.

Je viens d’ailleurs de terminer « World War Z » de Max Brooks (fils de Mel) et, ayant vu son adaptation en film il y a quelques années, je peux vous dire qu’il y a un sacré paquet de différences. Pas de zombies athlétiques faisant de l’acrosport pour passer les plus hautes murailles, pas de Brad Pitt parcourant le monde en esquivant les fameux cadavres ambulants, pas d’explosions à gros budget, mais 535 pages sur l’histoire de la survie humaine des points de vue civil, politique et militaire à travers le monde entier. Oui, dit comme ça, c’est moins glamour et pourtant tellement plus intéressant.

L'effet de la lecture du livre face aux zombies du film

L’effet de la lecture du livre face aux zombies du film après coup

 L’histoire se présente sous la forme d’un recueil des témoignages de survivants issus des quatre coins de la planète. L’auteur fictif de ce condensé s’inquiète de l’image que gardera l’humanité de ce conflit contre les zombies au fil du temps et veut insister sur le facteur humain, sur le ressenti et les conséquences psychologiques de cette période traumatisante. Regroupant les entretiens par thème, il donne un aperçu global sur l’épidémie depuis les premiers cas jusqu’à la résolution provisoire, laissant planer le doute sur une possible reprise de l’invasion.

Beaucoup d’aspects de la survie au niveau international et local sont traités. Les profiteurs, les politiques véreux, les militaires zélés ou manipulés, les simples citoyens abandonnés à leur sort, tous les profils sont présentés avec un sens du détail à faire froid dans le dos. On se projette à leur place, on comprend les difficultés auxquelles ils ont pu faire face et les horreurs, le plus souvent très humaines, qui en résultent. Le monde change radicalement durant cette guerre totale. Des évolutions géopolitiques modifient profondément les liens qui unissent les nations anciennement alliées ou ennemies, parfois de façon surprenante.

Max Brooks n’en est pas à son coup d’essai concernant la culture zombie, puisqu’il est également l’auteur du célèbre « Guide de survie en territoire zombie » mais il faut reconnaître que « World War Z » est particulièrement addictif. Dès les premières pages, l’intensité de la narration est telle qu’on ne peut plus décrocher, j’oserais même dire qu’on est mordu.

Le récit regorge d’anecdotes qui rendent le conflit réel, vibrant. A l’image des vrais témoignages des guerres mondiales passées, une vision globale du conflit se dessine à travers des expériences personnelles. Bien qu’il s’agisse de fiction, le vieux coup de l’Histoire par les histoires est plus que jamais efficace.

Remisez Brad Pitt et ses zombies au placard. Pas besoin de gros effets spéciaux pour filer la frousse au moindre bruit de parquet la nuit.

La bruit de la pluie prend des sonorités étonnantes pendant la lecture.

La bruit de la pluie sur les fenêtres prend des sonorités étonnantes pendant la lecture.