2013 s’achève et il est temps de faire le bilan. À défaut de faire une liste des bonnes et mauvaises choses qui me sont arrivées cette année, je vais plutôt vous résumer quelques déambulations romanesques de ces derniers mois que j’aurais aimé partager avec vous plus tôt et plus en détail.

« Apollo 23 », Justin Richards.

doctor-who-apollo-23

En tant que fan de Doctor Who, la curiosité me pousse à découvrir les produits dérivés de la série et parfois donc, à être déçue. Loin d’être mauvais pour autant, ce roman présentant le 11e docteur et sa comparse Amy sur une base militaire lunaire n’a pas su faire palpiter mon cœur comme sait le faire un épisode de Steven Moffat. L’humour de la série ne passe pas très bien à l’écrit, les indices qu’on pourrait deviner à la télévision sont décrits après coup et tombent à plat. L’idée était intéressante mais je doute de réitérer l’expérience.

« Meurtre aux poissons rouges », A. Camilleri et C. Lucarelli.

meurtre-au-poisson-rouge

Alors que je devais écrire la suite du Cadavre exquis du blog de Saint Epondyle, je me suis penchée sur ce court roman écrit à quatre mains par deux romanciers italiens spécialisés dans le policier. Je ne vais pas m’attarder sur l’histoire ou sur les personnages qui sont plutôt sans surprises. Ce qui m’a particulièrement plu dans ce format c’est la manière dont les auteurs ont contourné la difficulté d’écrire à deux une histoire originale avec un style homogène. Plutôt que de travailler sur une narration classique, ils ont choisi un style épistolaire très simple, qui leur permet ainsi de mêler leurs écritures sans choquer et de faire avancer l’intrigue efficacement. Ne se restreignant pas à la lettre traditionnelle, ils se sont amusés à intégrer des morceaux d’interrogatoires ou des coupures de presse, ce qui donne de une légèreté agréable à l’ensemble. Une belle leçon d’écriture à lire entre deux pavés.

 » Faërie », Raymond E. Feist.

faerie-feist

La grande question qui m’a assaillie après avoir refermé ce roman est assez simple : pourquoi n’ai-je pas lu ce livre plus tôt ? C’est une très belle surprise pour 2013 que d’avoir pu découvrir cet auteur. L’histoire de cette famille qui se retrouve au cœur d’un conflit fantastique avec un peuple féerique est bien écrite, tant au niveau de la forme que sur le fond. Entre chasse au trésor et possession démoniaque, le romancier a su toucher mes vieilles cordes sensibles. J’ai eu l’impression d’avoir de nouveau 12 ans, glissée sous ma couette à la lueur de ma liseuse et de dévorer un « chair de poule » de bien meilleure qualité.

« Hunger Games », Suzanne Collins.

the-hunger-games

Quelques mois avant la sortie du deuxième opus au cinéma, j’ai eu la joyeuse idée de lire cette saga pour adolescent. Sur le fond, l’histoire est prenante. Jetez une jeune fille de 16 ans dans une arène, faites-en la porte-parole involontaire d’une révolution, laissez reposer et voyez ce que ça donne. C’est intéressant, on se prend au jeu de la suivre dans ces batailles pour la liberté d’un peuple. Le mauvais côté de l’histoire à mon sens, ce sont les mots-clés de la phrase ci-dessus : 16 ans, involontaire, laissez reposer. L’héroïne est sympathique mais elle aurait mérité d’être un peu moins cruche. Certes, on s’adresse aussi à des ados de cet âge et il est nécessaire de pouvoir les laisser s’identifier à la gentille Katniss Everdeen, cependant j’ose espérer que les adolescents actuels ne sont pas tous aussi niais et je doute qu’une jeune fille du district douze qui a appris à survivre soit aussi lente à comprendre les tenants et les aboutissants des situations dans laquelle on la met. Si les deux premiers livres m’ont tenu en haleine (niaiseries amoureuses à part), le troisième m’a paru plus dur à lire tant l’héroïne est passive et ne comprend pas la moindre chose de ce qui lui arrive.

« La voix des morts », Orson Scott Card.

ender-2

2013, c’est aussi l’année de la sortie de « La Stratégie Ender » au cinéma. Ayant aimé le premier livre et l’adaptation qui en a été faite, je me suis replongée dans l’univers d’Ender pour le suivre dans son enquête sur la planète Lusitania. Si j’ai beaucoup aimé la jeunesse d’Ender, je crois que je le préfère en tant qu’adulte. Un héros réfléchi, qui analyse ce qu’il voit avant d’agir et qui sait faire preuve de courage autant que d’empathie, voilà un moment que je n’en avais pas croisé un. On est rapidement happé par l’intrigue dont les questions ne cessent de s’enchaîner : qui sont les piggies, ces extra-terrestres qui parlent des arbres comme des membres de leur famille ? Pourquoi ont-ils tués les xénologues qui les étudiaient dans un étrange rite alors qu’ils ne sont pas hostiles envers l’humanité ? Plus le roman avance, plus on regrette de devoir s’interrompre dans notre lecture. Bref, une agréable expérience que je compte bien poursuivre en 2014 avec le livre suivant.

« Fifty Shades of Grey », E.L. James.

50-shades

L’année ne serait pas complète sans une bonne tranche de rigolade.  Les critiques féroces et moqueuses que j’ai pu croiser m’ont donné envie de me faire ma propre opinion sur cette saga qui était au départ une fan-fiction de Twilight. Sachant cela, je me suis d’abord amusée à retrouver les personnages dissimulés derrière de nouveau noms comme Bella se retrouve dans Anastasia Steele et Edward dans Christian Grey. Rien de bien différent sur les grandes lignes par rapport à sa saga d’inspiration : Anastasia rencontre Christian, qui est beau, riche et sexy. Elle tombe amoureuse et lui, modestement, lui propose devenir sa soumise puisque oui, Christian a un secret : il est adepte du BDSM ! (Un peu plus et c’était un vampire !) Pour ceux qui s’inquiètent, rassurez-vous : ça veut juste dire qu’il aime mettre des fessées et qu’il est drôlement cochon, oh la la dis donc ! S’ensuivent des scènes érotiques, entrecoupées de moments à suspens et de réunions mondaines, sur trois romans. Je crois que mon opinion n’est pas très éloignée de celle des critiques que j’avais pu lire. Je n’ai jamais lu de littérature érotique jusque là donc il m’est assez difficile de juger le niveau par rapport à d’autres auteurs mais il n’y a pas besoin de beaucoup de connaissances pour constater que le langage est assez pauvre,  l’histoire sans grand intérêt et que les personnages sont plats, sans surprises ni personnalité. Mais à choisir entre Bella et Anastasia, je vous avouerai que ma préférence irait plus vers Ana, qui malgré ses défauts sait faire preuve d’un peu plus d’humour que son alter-ego aux longues dents.

Je vous rassure, je ne me suis pas arrêtée à ces seules lectures mais le temps est une denrée rare et je ne peux vous résumer toutes les aventures littéraires que j’ai pu vivre cette année. Sur ce rattrapage express, je vous souhaite de bonnes dernières heures en 2013. Je vous donne rendez-vous bientôt et, espérons-le, plus régulièrement ici même.